Pourquoi le pardon est une étape nécessaire à votre reconstruction ?

Il est très important que je vous précise dès maintenant que pardonner ne signifie pas « donner raison à l’autre ». Pardonner signifie « ne plus ressentir de rancœur, de colère ou toute autre émotion négative à l’égard d’une situation passée ».

Accepter sa responsabilité

Pendant longtemps, j’ai gardé des rancœurs au fond de moi envers d’anciens amis, d’anciens amants ou encore des membres de ma famille.
Je considérais ne pas mériter ce que ces personnes m’avaient fait et au final, leur en vouloir me permettait de regagner un peu de dignité face aux blessures qui avaient été réveillées (rejet, abandon, trahison, humiliation, injustice)… Du moins, c’est ce que je croyais.

En faisant cela, je me suis installée petit à petit dans un rôle de victime et plus j’avais le sentiment que ce que je vivais était injuste, plus je vivais des situations similaires et je perdais confiance en moi. Je me méfiais également de plus en plus des autres puisque je ne prenais aucunement ma responsabilité dans les situations que je vivais.
En gros, tout ce qui était bon était grâce à moi et tous les loupés…étaient à cause de l’autre.

La vérité est que dans chaque situation, il y a une part de responsabilité de chacun de nous.
Nous sommes autant responsable de ce qu’il nous arrive, que nous le sommes dans notre manière de réagir face aux situations que nous vivons.

Sachez que si vous restez bloqué sur l’impitoyable question du « Comment a-t-il/elle pu me faire ça », vous êtes face à un mur. Cette question sous –entend que lorsque vous aurez votre réponse, tout ira mieux, il n’y aura plus de souffrance…. C’est une utopie car il n’y a de forte chance que vous ne trouviez jamais une raison assez valable pour combler la blessure que vous n’avez pas soignée jusque là.

N’est il pas plus intéressant de trouver des solutions pour sortir de ce sentiment de malaise plutôt que d’appuyer sur une situation qui vous fait déjà mal ?

Respecter son rythme

Évidemment, cette étape de pardon ne peut pas se faire lorsque nous sommes dans nos pics émotionnels les plus douloureux. Face à la situation que vous êtes en train de vivre, vous passerez certainement par la colère (discours : « Tout est de SA faute »), puis par la négociation (discours : « tout est de MA faute ») avant de pouvoir retrouver une certaine sérénité en phase d’acceptation.

La phase d’acceptation est une phase dans laquelle on prend conscience que peu importe qui est le coupable ou la victime de l’histoire…la relation n’existe tout simplement plus.
C’est à ce moment là, sorti de votre état émotionnel trop pesant que vous pourrez enfin choisir de pardonner.

(Si vous voulez en savoir + sur les étapes du deuil amoureux, c’est par ici ! ).

« Pardonner, c’est renoncer à tout espoir d’un meilleur passé ».
Jack Kornfield

Comment pardonner ?

Vivre avec des rancœurs ou de la colère n’est bon ni pour vous, ni pour votre entourage car cela modifie l’image que vous avez de vous-même et votre rapport aux autres. C’est pourquoi le pardon est une étape nécessaire pour retrouver l’équilibre dans votre vie car vous risqueriez d’empiler des masques au fur et à mesure de vos déceptions (masque du fuyant, du dépendant, du masochiste, du contrôlant, du rigide).

– Il n’est pas nécessaire de rentrer en contact avec l’autre pour donner son pardon. L’essentiel est de ressentir au plus profond de vous que vous n’en voulez plus à cette personne.
Petit indice : tant que vous verrez votre situation actuelle de manière négative en étant persuadé que c’est de la faute de quelqu’un d’autre, c’est que votre phase de pardon n’est pas terminée.

– Vous pouvez aussi le faire par écrit même si vous n’enverrez peut être pas cette lettre. Le fait d’écrire permet de ressentir ses intentions en écrivant… Tant que vous êtes dans l’attente que cette lettre provoque une réaction chez l’autre, vous n’êtes pas dans le pardon. Relisez vous et notez toutes les formulations qui vous positionnent en victime. Vous verrez qu’en acceptant que cela prenne du temps et en prenant conscience des bénéfices que vous avez à vous détacher de cette situation, vos mots changeront petit à petit.

– Pour vous aider, vous pouvez aussi vous poser les questions suivantes :
> quelle pouvait être l’intention première de l’autre en faisant cela ?
> quelles étaient ses limitations et de quelles ressources aurait il eu besoin pour agir autrement ?
> comment se serait déroulée cette situation si l’autre avait possédé ces ressources manquantes ?
N’hésitez pas à visualiser la scène de cette nouvelle version de l’histoire.

L’objectif de cet exercice est d’arriver à séparer l’autre de son comportement. Il est fort possible que vous vous rendiez compte que l’intention première n’était pas de vous blesser personnellement et que même si vous avez l’impression d’être un dommage collatéral à cette situation, vous avez certainement beaucoup à apprendre pour la suite de votre aventure personnelle.

Le pardon porte bien son nom puisque « par le don », vous vous offrez l’opportunité d’aller de l’avant. Vous allez guérir par le don.

Ce qu’il vous reste à faire

Maintenant, pensez aux personnes qui vous pompent encore de l’énergie alors qu’elles ne sont même plus dans votre vie. Il y a certainement un nettoyage à faire pour vous libérer petit à petit de toutes vos vieilles rancœurs qui vous maintiennent dans le passé et vous empêchent d’avancer correctement.
Retirez tous ces cailloux que vous laissez dans vos chaussures. Vous avez le droit de le faire et surtout n’oubliez pas que personne ne les enlèvera pour vous !

Accrochez vous car je vous assure que l’apaisement qu’apporte le pardon est tellement plus libérateur que la colère qui nous dit « tout est de SA faute ».

Je vous embrasse et n’hésitez pas à lire mon article « Et si l’échec était nécessaire à notre bonheur » pour compléter celui-ci

Virginie Sender